samedi 30 novembre 2013

Objectif zéro – le VIH et les adolescents .........article OMS

Objectif zéro – le VIH et les adolescents

Un enfant tient dans ses bras un chiot, Manille, Philippines

18 novembre 2013 -- Les adolescents et les jeunes (de 10 à 24 ans) continuent d’être vulnérables à l’infection à VIH. C’est particulièrement vrai pour les adolescentes en Afrique subsaharienne confrontées à un risque plus élevé d’infection que les garçons. Dans le monde, les adolescents appartenant aux populations principalement touchées sont également exposés à un risque plus élevé d’infection par transmission sexuelle ou consommation de drogues injectables. C'est pourquoi l'OMS publie à l'occasion de la journée mondiale 2013 de nouvelles lignes directrices et une note d'information sur le conseil et le dépistage du VIH, le traitement et les soins pour les adolescents séropositifs.


Principaux faits

  • Avec plus de 36 millions de morts jusqu'à ce jour, le VIH continue d’être un problème majeur de santé publique
  • En 2012, il y avait environ 35,3 [32,2–38,8] millions de personnes vivant avec le VIH.
  • Avec près d’un adulte sur 20 vivant avec le VIH, l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée. Elle concentre 69% des personnes vivant avec le VIH dans le monde.
  • L’infection à VIH est en général diagnostiquée au moyen de tests sanguins détectant la présence ou l’absence d’anticorps.
  • Il n’existe pas de moyen de guérir de cette infection. En revanche, les traitements efficaces avec des médicaments antirétroviraux peuvent juguler le virus et permettent aux patients de continuer à mener une vie productive et en bonne santé.
  • En 2012, plus de 9,7 millions de personnes vivant avec le VIH étaient sous thérapie antirétrovirale dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) cible le système immunitaire et affaiblit les systèmes de surveillance et de défense de l’organisme contre les infections et certains types de cancer. Avec l’altération et la destruction des fonctions des cellules immunitaires par le virus, l’immunodéficience s’installe progressivement chez les sujets infectés. L’état immunitaire du sujet est classiquement mesuré par la numération des CD4.
L’immunodéficience entraîne une augmentation de la sensibilité à un grand nombre d’infections et de maladies que l’on peut combattre normalement avec un système immunitaire sain. Le stade le plus avancé de l’infection à VIH est le syndrome d’immunodéficience acquise (sida), qui peut apparaître au bout de 2 à 15 ans selon le cas. Ce stade se définit par l’apparition de certains cancers, d’infections et d’autres manifestations cliniques sévères.

Signes et symptômes

Les symptômes varient en fonction du stade de l’infection. Bien que les personnes vivant avec le VIH tendent à être les plus contagieuses dans les premiers mois, nombreux sont ceux qui ignorent leur situation jusqu’à un stade tardif. Dans les premières semaines qui suivent l’infection initiale, le sujet peut rester asymptomatique ou présenter un syndrome grippal avec de la fièvre, des céphalées, un érythème ou une irritation de la gorge.
À mesure que l’infection affaiblit progressivement le système immunitaire, d’autres signes et symptômes peuvent apparaître, comme une tuméfaction des ganglions, une perte de poids, de la fièvre, de la diarrhée et de la toux. En l’absence de traitement, de graves maladies peuvent survenir comme, entre autres, la tuberculose, la méningite à cryptocoque et certains cancers, comme des lymphomes ou le sarcome de Kaposi, notamment.

Transmission

Le VIH peut se transmettre par le contact étroit et non protégé avec les liquides organiques d’un sujet infecté : sang, lait maternel, sperme et sécrétions vaginales. On ne contracte pas l’infection lors des gestes courants de la vie quotidienne: baisers, étreintes, poignées de mains, partage d’objets personnels, ingestion d’eau ou de nourriture.

Facteurs de risque

Parmi les comportements et affections qui exposent les personnes à un risque accru de contracter l’infection à VIH, figurent :
  • la pénétration anale ou vaginale non protégée;
  • la présence d’une autre infection sexuellement transmissible comme la syphilis, l’herpès, la chlamydiose, la gonorrhée ou une vaginite bactérienne;
  • le partage d’aiguilles, de seringues, de matériels d’injection et de solutions contaminées lors de l’injection de drogues;
  • les injections, les transfusions sanguines à risque, les gestes médicaux impliquant de couper ou de percer la peau dans des conditions non stériles;
  • les piqûres accidentelles, notamment chez les agents de santé.

Diagnostic

Le test révèle l’infection à VIH en détectant la présence ou l’absence d’anticorps dans le sang. Ceux-ci sont produits par le système immunitaire pour lutter contre les agents pathogènes. Pour la plupart des personnes, le délai de séroconversion, la «fenêtre sérologique», est en général de 3 à 6 semaines au cours desquelles l’organisme produit des anticorps contre le VIH mais en quantité insuffisante pour être détectés.
Cette phase précoce de l’infection est aussi celle où la contagiosité est la plus grande, mais la transmission peut avoir lieu à tous les stades de l’infection. En cas d’exposition récente possible au VIH, un second test doit être fait six semaines plus tard pour confirmer les premiers résultats après avoir laissé suffisamment de temps aux sujets infectés pour fabriquer des anticorps.

Conseil et dépistage

Le test de dépistage doit être volontaire et il faut reconnaître le droit de la personne à le refuser. Le dépistage obligatoire ou contraint par un prestataire de soins, une autorité, un partenaire ou un membre de la famille n’est pas acceptable, car il compromet les bonnes pratiques de la santé publique et constitue une violation des droits de l’homme.
Tous les services de conseil et de dépistage doivent comporter les cinq éléments préconisés par l’OMS: consentement éclairé, confidentialité, conseil, résultats corrects des tests, lien avec les soins, le traitement et d’autres services.

Prévention

Au niveau individuel, on peut réduire le risque d’infection à VIH en limitant l’exposition aux facteurs de risque. Les principales méthodes de prévention, souvent appliquées en associant plusieurs d’entre elles, sont les suivantes:

1. Utilisation du préservatif

L’usage correct et régulier des préservatifs masculins ou féminins pendant la pénétration vaginale ou anale protège de la propagation des infections sexuellement transmissibles, parmi lesquelles le VIH. D’après les données connues, les préservatifs masculins en latex ont une efficacité protectrice d’au moins 85% contre la transmission sexuelle du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST).

2. Conseil et dépistage du VIH et des IST

Le dépistage du VIH et des autres IST est fortement conseillé à tous ceux qui sont exposés à n’importe lequel des facteurs de risque, de façon à ce qu’ils connaissent leur état infectieux et accèdent sans retard aux services de prévention et de traitement. L’OMS préconise aussi de proposer le dépistage aux partenaires ou aux couples.

3. Circoncision médicale volontaire de l’homme

La circoncision, lorsqu’elle est pratiquée dans de bonnes conditions médicales par des professionnels de santé bien entraînés, réduit le risque de transmission hétérosexuelle du VIH chez l’homme d’environ 60%. C’est une intervention essentielle en situation d’épidémie généralisée, avec une forte prévalence du VIH et une faible proportion d’hommes circoncis.

4. Prévention basée sur les antirétroviraux (ARV)

4.1 Le traitement antirétroviral en tant que moyen de prévention
Un essai récent a confirmé que si une personne séropositive respecte un schéma thérapeutique antirétroviral efficace, le risque de transmission du virus au partenaire sexuel indemne peut être réduit de 96%. Pour les couples sérodiscordants (l’un est séropositif et l’autre est séronégatif), l’OMS recommande de proposer le traitement antirétroviral au partenaire séropositif quelle que soit sa numération des CD4.
4.2 Prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour le partenaire séronégatif
Des essais réalisés auprès de couples sérodiscordants ont montré que les antirétroviraux pris par le partenaire séronégatif peuvent être efficaces pour prévenir la transmission de l’infection par le partenaire séropositif. C’est ce qu’on appelle la prophylaxie pré-exposition (PrEP).
L’OMS recommande aux pays de mettre en œuvre des projets de démonstration concernant la PrEP à l’intention des couples sérodiscordants, des hommes et des femmes transgenres ayant des rapports sexuels avec des hommes avant de prendre une décision sur une application généralisée éventuelle de la PrEP.
4.3 Prophylaxie post-exposition (PPE)
La prophylaxie postexposition consiste à prendre immédiatement des ARV dans les 72 heures suivant une exposition accidentelle au VIH pour prévenir l’infection. On recommande souvent la PPE aux agents de santé exposés à des piqûres accidentelles sur le lieu de travail. La PPE comporte le conseil, les premiers soins, le dépistage du VIH et, suivant le niveau du risque, l’administration d’un traitement ARV pendant 28 jours avec suivi médical.

5. Réduction des risques pour les consommateurs de drogues injectables

Les consommateurs de drogues par injection peuvent prendre des précautions pour ne pas contracter le VIH en utilisant à chaque injection du matériel stérile, notamment les aiguilles et les seringues. Un ensemble complet de mesures de prévention et de traitement du VIH comprend:
  • des programmes sur les aiguilles et les seringues;
  • le traitement de substitution des opioïdes pour ceux qui sont dépendants de ces produits et les autres traitements de la dépendance, fondés sur des faits probants;
  • le conseil et le dépistage du VIH;
  • le traitement du VIH et les soins;
  • l’accès aux préservatifs; et
  • la prise en charge des IST, de la tuberculose et de l’hépatite virale.

6. Élimination de la transmission mère-enfant (ETME)

On appelle transmission verticale ou transmission mère-enfant (TME) la transmission du VIH par une mère séropositive à son enfant au cours de la grossesse, du travail, de l’accouchement ou de l’allaitement. En l’absence de toute intervention, les taux de transmission se situent entre 15 et 45%. On peut prévenir totalement la TME si on donne à la mère comme à l’enfant le traitement ARV ou une prophylaxie antirétrovirale à tous les stades où l’infection peut se produire.
L’OMS recommande un éventail d’options pour la prévention de la TME (PTME), avec l’administration des antirétroviraux aux mères et aux nourrissons, pendant la grossesse, à l’accouchement et pendant la période post-natale. On peut aussi proposer le traitement à vie pour les femmes enceintes séropositives, quelle que soit la numération des CD4. De nouvelles lignes directrices pour la PTME seront publiées en 2013.
En 2011, 56% des femmes enceintes vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire – nombre estimé à 1,5 million – ont bénéficié d’antirétroviraux efficaces pour éviter la transmission du virus à leurs enfants, contre 48% en 2010.

Traitement

Le VIH peut être inhibé par la thérapie antirétrovirale consistant à associer trois médicaments antirétroviraux (ARV), voire plus. Cette thérapie ne guérit pas l’infection mais jugule la réplication virale dans l’organisme et permet au système immunitaire de se renforcer et de regagner le pouvoir de combattre les infections. Cette thérapie permet aux personnes infectées par le VIH de continuer à mener une vie productive et en bonne santé.
Fin 2012, on estimait à plus de 9.7 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et bénéficiant de la thérapie antirétrovirale, dont 630 000 enfants. Entre 2003 et 2012, le nombre de personnes sous traitement antirétroviral a été multiplié par 30 dans les pays en développement et il a augmenté de 20% en l’espace d’une année (il est passé de 8 millions en 2010 à plus de 9,7 millions en 2012).

Action de l’OMS

Depuis le début de l’épidémie, l’OMS a dirigé l’action mondiale du secteur de la santé contre le VIH. En tant qu’organisme coparrainant le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l’OMS prend la direction des opérations dans les domaines prioritaires du traitement et des soins du VIH, de la co-infection tuberculose-VIH et elle coordonne avec l’UNICEF les travaux sur la prévention de la transmission mère-enfant.
En 2011, les États Membres de l’OMS ont adopté la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre le VIH/sida pour 2011-2015 qui décrit quatre orientations stratégiques pour guider les actions de l’OMS et des pays au cours des cinq prochaines années.
  • Optimiser la prévention, le diagnostic, le traitement du VIH et les résultats des soins.
  • Obtenir des résultats sanitaires plus larges grâce aux ripostes au VIH.
  • Mettre en place des systèmes de santé solides et durables.
  • Remédier aux inégalités et faire progresser les droits de l’homme.
Les principales actions de l’OMS en matière de VIH consistent aussi:
  • à faire la synthèse des données sur l’efficacité, la faisabilité et l’innocuité des interventions et approches contre le VIH et à orienter le programme de recherche;
  • à énoncer des options politiques pour les programmes nationaux de lutte contre le VIH;
  • à améliorer la disponibilité et la qualité des médicaments et outils de diagnostic liés au VIH;
  • à fixer des normes et des critères pour l’extension des services de prévention, de diagnostic, de traitement du VIH, de soins et d’appui;
  • à fournir une aide technique aux pays afin de renforcer leurs capacités nationales pour planifier, mettre en œuvre, suivre et évaluer des actions efficaces contre le VIH;
  • à suivre les progrès du secteur de la santé pour parvenir à l’accès universels aux services de prise en charge du VIH, avec la couverture et l’impact de ces services, et à faire rapport à ce sujet;
  • à diriger les efforts mondiaux et à faciliter la cohésion et la collaboration entre les partenaires pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement liés au VIH et les cibles fixées dans la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre le VIH/sida pour 2011–2015.
OMS, WHO Aide-mémoire N°360
Octobre 2013

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